Essai Jet Yamaha FZS et FZR

Essai Jet Yamaha FZS et FZR
Par Sabrina Martello le 30/04/2009

Yamaha FZS



On le sait, la hache de guerre est déterrée depuis longtemps entre tous les constructeurs de jets. Même si la course à la puissance est un peu passée de mode, chacun se doit de proposer un fer de lance le plus efficace possible. Face aux Sea-Doo RXT-X RS et Kawasaki Ultra 260, Yamaha se devait de réagir…



Certes, la gamme du constructeur aux trois diapasons pouvait compter depuis l’année dernière sur le FX SHO. Avec son 4-cylindres compressé de 1 812 cm3 développant environ 230 ch, il y a déjà de quoi faire ! Sa coque hyper efficace en fait une machine au-dessus de tout soupçon quelles que soient les conditions de navigation, mais l’ensemble est plus tourné vers le loisir sportif que le sport pur et dur. Il faut dire qu’en face, Kawasaki et Sea-Doo ne rigolent pas. Pour 2009, le premier comprime un peu plus le 4-cylindres de son Ultra, afin de lui faire gagner 10 chevaux (260 ch au total d’où le nom de la machine), juste de quoi passer devant les Sea-Doo RXT-X et RXP-X et leur 3-cylindres Rotax qui développent 255 ch. Les constructeurs sont vraiment joueurs… Les bombes canadiennes quant à elles se voient affublés d’un logo RS, qui marque une petite évolution au niveau de leurs écopes pour réduire le tirant d’eau : 2,5 km/h de gagnés en vitesse de pointe, et hop ! Mais vous découvrirez tout ça plus en détail dans le prochain numéro de 100% Moteur…



Timides…
Revenons à Yamaha ! Le FX SHO étant trop « gentil », le constructeur japonais nous a dévoilé en fin d’année dernière, non pas un, mais deux nouveaux jets… enfin presque ! Les FZS et FZR sont parfaitement identiques, à l’exception de leur capacité d’embarquement. Le premier peut accueillir trois personnes, et le second deux, ce qui le prive de tout sport nautique comme le Wake ou les jeux de bouées tractées. Vu que les coques, les moteurs et tout le reste est identique, je ne pense pas que les 3 kgs d’écart et les 300 euros d’économie en faveur du FZR justifient cet inconvénient au niveau des loisirs nautiques, mais ce n’est qu’un jugement personnel. Connaissant l’audace des designers et des ingénieurs Yamaha en moto, je m’attendais à des jets plutôt radicaux. Ma déception fût grande en découvrant les deux machines. Pas de véritables innovations technologiques (il faut dire qu’en face d’un Sea-Doo RXT IS, voir page 52, créer la surprise aurait été difficile…) et encore moins de look à couper le souffle. Les FZS et FZR sont dans la lignée des FW. Les lignes sont un peu plus tendues, mais il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Il faudra même un œil averti pour les différencier d’un FX, d’autant que leurs dimensions sont exactement les mêmes. A choisir, je prendrais le bleu, coloris le plus agressif, mais malheureusement, seul le FZR le propose. Comme les œufs Kinder (ça tombe bien, les fêtes de Pâques viennent de passer), la surprise est à l’intérieur… ou plutôt en dessous ! Comprenez par là que la motorisation n’a pas été touchée, et que la plus grosse modification se situe au niveau de la coque entièrement nouvelle. L’objectif premier et de donner aux FZR et FZS une vivacité accrue par rapport au confortable FX SHO.

Yamaha FZR



No problemo
Une fois à bord, on apprécie le confort de la selle, qui a l’avantage d’être un peu plus étroite que celle du FX. L’instrumentation, avec ses deux cadrans ronds, rappelle les motos de la marque, et apporte une touche racing au poste de pilotage. Evolution bien pratique, la hauteur du guidon se règle par un système de glissière sur trois positions, ce qui permet de se sentir parfaitement à l’aise en selle. On regrettera quand même une manette de marche arrière toujours située sur le côté droit du jet (du même côté que la gâchette d’accélération), et un trim réglable mécaniquement, alors que le système du Sea-Doo RXT-X électronique est beaucoup plus pratique et rapide. Soit dit en passant, l’Ultra 260 ne possède même pas de trim….



Une fois en mer, la nouvelle coque se montre vive et accrocheuse dans les virages serrés. Le jet est agile, mais reste toujours sous contrôle. Plus facile à emmener qu’un RXT-X, le FZS (ou le FZR, c’est pareil) sera quand même moins à l’aise qu’un Ultra dans les longues courbes rapides. On note également une tendance à piquer du nez, ce qui a pour principal inconvénient d’arroser le pilote dès qu’il y a un peu de clapot. Côté motorisation, les nouveaux jets Yamaha ne sont pas très démonstratifs, tant au niveau sonore (ce qui n’est pas un mal) qu’au niveau des sensations. Malgré tout, même s’ils semblent être en retrait par rapport à la concurrence, Sea-Doo en tête, ils font jeu égal en vitesse de pointe.